samedi 6 septembre 2008

J-2, Arrivée en Corse

Départ en voiture très matinal de Florence vers 5h45, afin d'arriver à l'embarquement à Livourne avant 7h30, qui est donné comme heure limite. De quoi se mettre dans l'ambiance de la semaine à venir! L'avantage c'est qu'à cette heure-là, c'est à dire au point du jour, ça roule bien... A 8h soit une heure avant le départ prévu, on me fait signer de rentrer dans la cale. Les joies de l'embarquement au mois d'août: le jeu consiste à entasser autant de voitures que possible sur les 5 ou 6 ponts disponibles à cet effet (je lirais plus tard dans Corse-Matin que Corsica Ferries aurait placé des voitures dans la quille le week-end du 15 août?!). Il faut manoeuvrer, et vite s'il vous plaît, puis rapidement sortir du véhicule avant qu'un autre vienne se placer à 10cm et ne condamne la portière. Je manque d'oublier mes phares allumés, après avoir noté que c'est arrivé à la voiture adjacente, heureusement j'arrive à me contorsionner tant bien que mal pour tourner la manette! Quelle cohue, on va s'amuser à l'arrivée.

J'aime l'impression de liberté et de détachement absolu que donne le départ du bateau: tous les soucis restent à terre alors qu'on s'éloigne du rivage. Belle traversée, calme, je dors un bon moment sur un banc du pont, à l'air frais. Les cheveux au vent, il y a du soleil, il ne fait pas froid. Je pique-nique sur le pont pour déjeuner.

Quatre heures plus tard, on s'approche lentement de la côte qu'on voit de loin, on longe le cap Corse, on passe tout près de la Citadelle de Bastia puis on récupère le pilote qui fait la manoeuvre pour entrer dans le port en marche arrière. La cohue prévue est au rendez-vous, ma voiture se trouve sur le pont le plus elevé, nous sortons bons derniers. Arrivée à 14h30, sortie du bateau trois quarts d'heure plus tard au bas mot. Bien. Ce fut long, mais on y est! Il fait une chaleur torride, grand beau, vive la Corse!

Direction la nationale pour rejoindre Calvi puis Calenzana. C'est le village de départ du mythique GR 20, ce sera mon point d'arrivée dans une semaine. J'ai prévu d'y dormir ce soir et d'y garer la voiture. Gros bouchon sur la route de Calvi. Moi qui voulais arriver là-bas sans traîner pour aller faire un saut sur la plage, je me dis que ce sera difficile. Des pompiers sont en alterte à plusieurs points stratégiques à proximité de la forêt: en effet c'est un jour de grand vent. Tout ce que je parviens à faire pour voir la mer c'est de manger une glace industrielle à proximité de la marine de Sant'Ambroggio. Il y a mieux... décidément, j'ai perdu mes repères! Il suffisait de pousser un peu plus loin pour arriver à la pointe rocheuse!

Je suis au gîte de Calenzana peu avant 18h. Gîte municipal, refait, propre et calme, mais sans aucune âme. Pas super accueillent. Il y a une petite maison d'information sur le Parc Naturel (utile surtout pour ceux qui auraient oublié leur carte?). Un peu de monde, notamment un groupe qui vient de finir l'intégralité du GR 20 du sud au nord. Randonnée avec portage quotidien par mulets: les marcheurs ne portaient que le sac à la journée... facile... avec mon groupe nous n'aurons accès à un sac d'assistance que les deux fois où nous dormirons dans un gîte à proximité d'une route.

Je discute un peu, trois d'entre eux sont mes compagnons de dortoir, dont leur guide. Je glâne des bribes de renseignements: fait-il froid la nuit là-haut? Comment me rendre à la gare de Calvi le lendemain pour prendre le train qui me mènera à mon point de départ, Vizzavona? Je refile des tomates superflues venues d'Italie à une tablée d'Allemands tout contents (les fruits et légumes frais sont rares dans les repas de randonneurs...).

Il y a deux catégories de personnes ici: les bronzés, affûtés, zen et bienheureux d'avoir réussi leur périple, et puis les visages pâles préoccupés et affairés, quelques kilos en trop dans le sac et pas seulement, qui s'apprêtent à partir sur le chemin.

Puis je m'adonne au rituel de veille de départ: faire et refaire le sac (et son jumeau, le sac d'assistance). Je répète l'opération une paire de fois, comme il se doit... trop lourd, pas assez complet, mal rangé, etc etc. Ranger son sac est le passe-temps préféré du randonneur pour occuper ses soirées, c'est bien connu!

Finalement, le guide du groupe me tire d'affaire en me proposant d'essayer de me descendre à Calvi dès le lendemain matin afin de prendre le train de 8h25 comme eux. La première navette publique n'est qu'en début d'après-midi, il y a un train à 15h aussi, mais que ferais-je ici alors que tout le monde se lèvera tôt? Espérons que le chauffeur de bus ne verra pas d'inconvénient à avoir une passagère clandestine en plus.

Après avoir vérifié une dernière fois le sac, dodo à 22h puisque j'essaierai de partir à 7h. Inutile de changer de rythme à ce stade. Un peu nerveuse et réveillée par les autres qui rentrent en fin de soirée, mais mes bouchons dans les oreilles ont raison des ronfleurs. Par contre, les alèses en plastique, quelle horreur: l'impression de dormir dans une piscine... et en plus ça fait du bruit quand on bouge...

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